Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits
26 MARAT INCONNU
d'une admiration hautement avouée pour l'Ami du peuple, selon lui indignement calomnié. M. de Boudry eut pour élève le prince GortchakofF, et fut, en cette qualité, chargé d’initier le futur chancelier aux beautés de la langue de Voltaire. L'éminent diplomate sut largement profiter des leçons de son premier maître,
En 1756, le 2% février, naquit un autre fils, David (1), qui a si peu fait parler de lui, qu'on à complètement oublié de le mentionner.
Le quatrième enfant ne vint au monde que le
de Maraf, non moins original que lui. Il avait jeté quelques écrits dans le torrent politique qui agitait alors Genève. Il y était peu connu, et sa famille n'étant pas à l'aise, il prit le parti de passer en Russie et d'embrasser la carrière du préceptorat, où l'on peut gagner de l’argent, si l'on n’y gagne pas de la considération.
L'histoire de ce jeune homme me rappelle un fait qui peut être la cause première de la violente haine que Marat portait à Clavière. Il prétendait que son frère dé Russie lui devait de l'argent, il tira sur lui et pria Clavière de prendre cette traite. Clavière, qui n'avait pas une haute idée de ses ressources, et qui se méfiait de ses manœuvres, refusa, et, depuis ce temps, Marat ne m'en parla plus qu'avec un ressentiment que je ne pus apaiser... »
(1) Dans les Registres des baptêmes de Neuchâtel, on lit : « 1756, le samedi, 21 février, M. Cartier a batisé David, fils de M. Jean Mara, de Cagliari, en Sardaigne, et dedame Louise Cabrol. Parrain : M. David Huguenin, conseiller d'Etat -et chancelier; marraine, Me JudithEsther Sandoz, sa femme (Musée Neuchätelois, 1864, 125-126).