Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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système général, dont tous les phénomènes fussent des conséquences nécessaires.

« L'homme, dit Marat, est composé de deux substances distinctes : l'âme et le corps. Je ne m'arrête pas à prouver cette vérité ; s’il se trouvait quelqu'un qui la mît en question, et il s'en trouvera, il peut se dispenser de me lire... » Après ce préambule, où s’afirment si nettement ses convictions spiritualistes, le physiologiste entre en matière, et débute par la physique du corps humain, c’est-à-dire la partie physiolo-. gique. Sans nous arrêter à reproduire des descriptions techniques qui sont le reflet de l'état de la science anatomique à la fin du xvrn° siècle, voyons comment il traite la question dominante, qui fait, encore de nos jours, l'objet de discussions passionnées, je veux dire : le siège de l'âme.

l'âme ne serait ni dans la glande pinéale, ni dans le corps calleux, le cerveau ou le cervelet, mais dans les méninges; « car, lorsqu'on suit les nerfs jusqu’à leur entrée dans les mem_branes du cerveau, on voit qu'ils s’y confondent ; or si les nerfs sont seuls sensibles, et si les sensations ne se propagent que par ces organes, les méninges doivent être le siège de l’âme. »

L'expérience confirmerait cette doctrine, puisque, ajoute-t-il avecplusdetémérité que de vérité, « la plus légère inflammation des méninges donne le transport au cerveau, et produit une