Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits
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aveu d'insuftisance pouvait presque passer pour un acte d'indépendance dans un temps où le matérialisme était triomphant : d'autant que Marat fait profession de spiritualisme dans les chapitres qu'il consacre à l'étude des facultés de l'âme.
Nous ne nous arrêterons pas à poursuivre l'analyse de cette partie de l'ouvrage, qui sort du cadre de notre étude.
A signaler seulement les explications qu'il donne des divers phénomènes de la sensibilité, de l’entendement, de l'instinct, de la volonté, de la mémoire; une opinion, au moins originale, sur la pitié « sentiment factice, acquis dans la société. » L'examen de l'influence mutuelle de l'âme sur le corps, et réciproquement, occupe le troisième volume. Cette influence est réelle, indiscutable. « Unie à des organes grossiers, l’îâme aime les amusements vifs, les plaisirs bruyants ; unie à des organes délicats, elle préfère les plaisirs fins, les amusements paisibles. Les couleurs brillantes sont les couleurs favorites des hommes robustes ; ils sont passionnés pour la musique guerrière, les odeurs pénétrantes, les liqueurs fortes. Les personnes délicates et sensibles aiment, au contraire, les couleurs tendres, les demi-teintes, la musique touchante, le mode amoroso, le doux parfum de la rose et du jasmin. »