Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 13

d’ailleurs l’occasion de faire quelques rectifications de détail.

Depuis longtemps, les joailliers de la couronne, Bœhmer et Bassenge,avaient réuni, à grands frais, les plus beaux diamants en circulation dans le commerce pour en composer un collier à plusieurs rangs, qu'ils se proposaient de vendre à la reine, accablée déjà de pierreries, mais dont on connaissait les goûts fastueux, transformés aujourd'hui par de spirituels romanciers, en une simplicité pastorale dont il est à souhaiter que le Dieu des contribuables préserve les caisses publiques aussi bien que Îles budgets privés.

Primitivement, dit-on, cette parure merveilleuse était destinée à madame Du Barry; mais la mort de Louis XV anéantit ce projet. Quoi qu’il en soit, les joailliers, après avoir vainement tenté de décider M. Campan à proposer cette acquisition à la reine, obtinrent du premier gentilhomme de service qu’il mîtleur joyau sous les yeux du roi. C'était une petite dépense de un mil lion six cents mille livres. On sait dans quel état étaient alors les finances. Louis XVI, si parcimonieux cependant, et qui inscrivait sur son livre de dépenses jusqu’à un port de lettre de quatre sous, Louis XVI, qui