Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

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Antoinette était l’idole, sans doute par certaines aflinités de mœurs et de position.

Dans les conventions de cette école, il est systématiquement admis que la reine doit être mise absolument hors de cause dans cette affaire étrange et si fameuse, qui a fixé l’attention de toute l’Europe et qui fut un des épisodes les plus caractéristiques des derniers jours de la monarchie.

Cette copieuse intrigue a été si bien élucidée, travaillée, tamisée, analysée, expurgée avec tant d’art, qu’elle est devenue limpidecommeune bellecomposition littéraire, correcte comme une comédie classique, et qu’elle porte avec elle son enseignement et sa moralité, comme une œuvre d’art dela bonne école. .

Un des derniers rhapsodes de cette poésie, M. Gust. Chaïix d'Est-Ange, qui a fait une étude approfondie de l'affaire, s’est chargé de dégager cette moralité; il y voit un « terrible exemple de la puissance de la haine et de la calomnie; terrible exemple aussi de cette fatalité qui choisit volontiers pour victimes les plus nobles têtes, qui les poursuit, jusque dans le tombeau, d’accusations odieuses , et semble vouloir leur disputer encore la pitié et le respect de la postérité ! » :