Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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blée qu'il faut que la royauté reste forte et veut conserver au roi le droit de déclarer la guerre et la paix. Louis XVI assiste à la fête de la Fédération et jure le maintien de la constitution. Et Fersen écrit à sa sœur qui est inquiète de ce qui va se passer à cet anniversaire de la prise de la Bas-
tille.
« Je vous ai déjà rassurée, ma chère amie, sur la fète de la Fédération. Tout s’est très bien passé. »
Mais la situation du Roi et de la Reine n’en demeure pas moins critique. Fersen écrit à son père :
« La situation du Roi et de la Reine fait pilié, mais ils ne perdent pas courage, surtout la Reine. Sa con duite et son courage lui ont ramené les esprits. Mais l'armée est perdue, les régiments se révoltent et nobéissent plus à leurs chefs; ils prennent parti pour la cause populaire. »
Dans une lettre au comte Taube, un ami de sa famille, il dit : « Le courage de la Reine ne se dément pas et on ne saurait assez l’admirer. Les démocrates en sont outrés, mais ne peuvent se refuser de lui rendre justice. Le Roi sent vivement sa position, mais il n’a pas le don de l’exprimer ni de dire des choses aimables. Peut-être cela est-il un bonheur dans un moment où il faut savoir dissimuler et avoir le courage de tout supporter en silence. »