Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

268 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

Le 26, jour où l’on arriva de Waldshutt à Lauffenbourg, le 8° hussards eut à défendre opiniâtrement le pont de cette dernière ville.

Paillard gardait le pont de Rheinfelden : Tharreau le fit sauter, le 3 brumaire (24 octobre). Le même jour, un dernier combat, livré par Moreau à Schliengen, n’arrêta pas la retraite. Le convoi du corps de Desaix avait passé le Rhin à Brisach, le 30 vendémiaire. Le grand parc et le parc de réserve passèrent à Huningue, le 4 brumaire,

Le lendemain le corps tout entier de Ferino acheva de passer le fleuve.

1796 (AE, p. 49.)

« Haussmann, commissaire auprès des armées (29 vendémiaire, 20 octobre), au citoyen Rewbell, membre du Directoire Exécutif,

« Vous n'avez pas un instant à perdre,

« Le soldat, irrité par la révolte des paysans et le massacre de beaucoup de camarades, ne connaît plus de frein : il est sourd à la voix de la plupart de ses chefs qu'il accuse à son tour d’être encore de plus grands pillards. Ils leur disent en face qu'ils sont heureux de n'être pas eux-mêmes pillés. Cependant ces désordres se poursuivent, non seulement dans les villes, mais encore dans les maisons où demeurent les généraux.

« Des généraux qui voulaient réprimer les excès des soldats ont été couchés en joue; quelques officiers, eu voulant remplir leur devoir, ont été massacrés,

« Cependant la confiance et la satisfaction publique se plaisent encore à admirer la bonne conduite et la probité délicate de plusieurs chefs. On peut citer Beaupuy', Eblé, Desaix (son entourage seul lui fait tort), Sainte-Suzanne, Montrichard, Labeaussière, Bourcier, Rivaud, Ambert, elc., ainsi que tous ceux qui commandent dans nos places fortes. Fririon surtout mérite les plus grands éloges... »

Les assertions de cette lettre ne s'accordent que trop avec

* À ce moment il recevait sur le champ de bataille une blessure mortelle.