Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
IV NOTICE
il est témoin en Espagne, et surtout contre les administrateurs déloyaux dans ce pays et à Dresde.
Mais, à son honneur, la principale source d'émotion pour lui, ce sont les sentiments d'humanité. Cela est visible dans toute la seconde moitié de ses mémoires. Les années, les souffrances du corps qui vont s’aggravant, la lassitude morale de ces guerres incessantes et de plus en plus cruelles, fauchant malades et adolescents, entretiennent cette disposition. Quand il parle des malheurs de la guerre de la Péninsule, iniquité et erreur fatale, de la violation des principes d'humanité et de justice ; aux spectacles que présentent ces pays désolés par nous et par leurs guerillas, cet écrivain inexpérimenté rencontre un véritable art d'exposition. Dès lors c'est ce sentiment qui amène, à côté de renseignements importants, par exemple sur notre expédition du Portugal en 1810, sur la campagne de Russie, sur celle de 1813, les développements et les tableaux. Après l'exposé des souffrances subies par nos soldats, par les Espagnols, par ces paisibles Portugais poussés à bout, il s'arrête aux occasions où l'humanité trouve quelque satisfaction : l'existence assurée à deux cents Portugais, l'impression produite par la restitution de contributions perçues dans un canton de l'Estremadure. Ailleurs, c’est la compalissante sympathie qui trace, lors de la retraite de Russie, la peinture de cetle foule, entrant à Vilna,