Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
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de la plus affreufe férocité. Ils portaient une vefte rouge, & s’appellaient Parots du nom de leur chef qui était du Mont- Libre > & qui cidevant était contrebandier français.
Le fouvenir de ces tableaux afiligeans n’eft
point de ma part un reproche, ni au gouvernement efpagnol , ni aux aveugles i:ftrumens de Ja cruauté de quelques moines ou de quelques émigrés. Je ne l'ai rappellé que pour démontrer à quels excès le fanatifme peut entraîner les hommes, même les paifibles habitans de la cam- pagne. Je l'ai auf rappellé pour faire voir qu'il eft bien difficile à un général de contenir l’indignation de foldats qui trouvent un de leurs ca= marades écorché, mutilé, grillé, ou embroché, Je le répete, les généraux ennemis & leur troupe de ligne ne trempaient en rien dans les excès dont
Je viens de parler, $. 169. Ayant reçu du général Dugommier une inftruétion par laquelle il defirait que je me tinfle de mon côté fur la fimple défenfive , je m'occupai à prendre des mefures pour aflurer la pofleffion de l’abondante récolte de la Cerdagne efpagnole. Je me concertai avec le repréfentant du peuple Chaudron - Rouffeau & ladmin:ftration civile établie à Puycerda, pour pouvoir faire moiflonner, faucher , & rentrer cette récolte.
Par mon état je n’étais fpécialement chargé que de faire garder les pañlèges par lefquels l'ennemi pourrait s’introduire pour ravager les moiflons; cependant je cherchai & trouva; des Moyens pour le fauchage , la dépiquaifon & le