Mémoires sur la Révolution française

196 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

oublié, et dont le dernier crime fut tel que son nom ne sera jamais prononcé qu'avec horreur. J'ose à peine dire qu’il avait de très-aimables qualités et que son hifreuse destinée fut l'ouvrage d’une faction d'ambitieux. Comme je l'ai déjà fait observer, ils le laissèrent tomber entre des mains pires que les leurs, et malheureusement la cour ne lui fournit jamais la moindre chance de s’en débarrasser. Je pourrais en dire long à cet égard, mais on ne me croirait pas, et ce sujet est toujours désolant pour moi.

Au commencement de décembre, ce fut au pauvre duc de Biron de mourir à son four, environ un mois après l'exécution du duc d'Orléans. On m'a dit qu'il avait paru très-affecté de son malheur et qu'il avait montré quelque faiblesse à ses derniers moments. Quand on brisa les scellés posés sur les papiers du duc d'Orléans, peu de temps après sa mort, je fus élroi-

tement confinée dans un cachot, sans qu’il me fût per-