Mémoires sur Naigeon et accessoirement sur Sylvain Maréchal et Dalalande : lu à l'Académie des sciences morales et politiques

— 103 —

A la préface succède, sous le titre de catalogue, son premier supplément. Je me bornerai à y signaler quelques articles et avant tout celui de Delalande lui-même, dans lequel se trouve ce quatrain qu'il a fait sur Dieu :

Les hommes fous, méchants ou bêtes,

Prouvent que tout est mal dans cet indigne lieu . Un scélérat suffit pour renverser les têtes; L'homme ne serait plus, s'il existait un Dieu.

A l'article Montaigne, il ÿ a un mot sur Naigeon, qui venait d'en donner une édition, dont on sera peut-être un peu surpris, et dans lequel on reconnaïtra un indice de la disposition des esprits à cette époque : «Il ÿ avait, dit Delalande, du danger à être athée à Athènes; mais en France, où il n'y en a plus, je trouve que cette dissimulation est une lâcheté. Naigeon me déteste pour l'avoir mis dans notre Dictionnaire ; il prétend que cela l’a empêché d'être député; mais on a bien dit que la même raison m'a empêché d'être sénateur ; l’un est aussi douteux que l’autre. ...... Cependant, je dois cette justice à Naigeon, qu'il s’est toujours assez bien montré depuis son article unitaire dans l'Encyclopédie, et d'autres articles dans l'Encyclopédie méthodique: Mais il vient de supprimer une préface qui lui avait pris beaucoup de temps et que l'on avait déjà imprimée pour les œuvres de Diderot. Le rétablissement de la religion catholique en France lui à inspiré une nouvelle crainte. Il n'est pas le seul au reste dans ce cas, et un médecin célèbre m'a prié de ne pas le citer ici, parce qu'il ayait trop à perdre avec les dévotes dont il est l'oracle. » TDR l'article Socrate, dont, comme Sylvain Maréchal, il

7] Fest bien déterminé à faire aussi un patron de l'athéisme, il

er