Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

ROSE NOTES DE POLICE

inconnus à la mine suspecte avaient longtemps rôdé non loin du château; la police s'inquiétait. Les gens qui éveillaient ainsi l'attention du gouvernement français ne semblaient être, d’ailleurs, que des comparses, des hommes grossiers à la poigne solide, susceptibles de s’associer à un coup de force, mais tout à fait incapables d'en prendre l'initiative. )

Un jour, en mars 1810, on s’aperçut qu'ils recevaient un mot d'ordre d’un gentleman pommadé et correct, arrivé d'Angleterre quelques semaines auparavant avec un secrétaire. Le baron de Kolly — c’est ainsi qu'il se nommait — était Irlandais ; on ne tarda pas à apprendre que le gouvernement anglais l'avait envoyé, flanqué d’un acolyte « son secrétaire », Albert de Saint-Bonel, avec mission de. pénétrer auprès du prince des Asturies, de l’enlever, et de le conduire à la flotte anglaise, stationnée près de Quiberon.

Convaincus d’être des émissaires de l’étranger, ils furent arrêtés, mais, aussi, comblés d’attentions : on les traita en prisonniers de choïx, et ils prenaient gaîment leur parti de se trouver sur la terre hospitalière de France, lorsqu'une note confidentielle, reçue par la Police générale, vint faire cesser leur quiétude.