Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

COMPLOTS PENDANT LES GENT-JOURS 135

siner le comte de Montgelas, alors dans ses terres en Bavière, parce qu'il était la cause de tous les malheurs de l'Europe et que lui, baron de La Sahla, n’avait rien à risquer, mais avait une gloire éternelle à acquérir. Ce dernier fit part de cette proposition à la police autrichienne et cette dénonciation a beaucoup contribué à perdre Stein.

Sur ces entrefaites, il reçut de sa mère l’avis que, s'il ne revenait pas en Saxe, les Prussiens se saisiraient de sa fortune, qu'il était fortement suspect d’avoir contribué à un projet d'enlever le roi de Saxe, et que les Prussiens avaient probablement étranglé son parent, le chambellan de Meden, chef de ce projet et lié avec le prince de Gallizin, qui fut alors envoyé en Sibérie. M. de La Sahla quitta donc Vienne subitement et se rendit dans ses terres.

Il avait fait connaissance à Vienne avec le général Filangieri, premier aide de camp du roi de Naples ; il lui avait prédit que le roi de Naples ferait une invasion en Italie, que Talleyrand préparait l'insurrection du Bas-Rhin contre les Prussiens, et que peut-être le moment était venu où les Saxons pourraient reconquérir leur liberté, Filangieri l'avait même invité à se mettre en re-