Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

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A4 NOTES DE POLICE

n'avait pas plus de raisons pour tracer un panégyrique de Robespierre, que les détracteurs de ce dernier n’en ont eu pour le classer sommairement parmi les êtres féroces et néfastes.

Ce fut un homme comme tant d'autres, avec des vices très apparents et des vertus mieux cachées; rien ne prouve qu’il n’ait point été toujours de bonne foi, dans sa façon brutale et souvent odieuse de servir ses convictions: mais il voyait les choses sous un aspect très particulier parce qu’il était — qu’on me permette ce néologisme — un névrosé de la politique. J'ajouterais volontiers « un névrosé de la littérature », parce que j'estime, comme Michelet, qu'il fut « avant tout homme de lettres » et « qu'il le fut jusqu’à sa mort ».

Son ami Pétion disait de lui (et c’est ce qui motiva leur brouille) : « Robespierre est extrêmement ombrageux et défiant; il aperçoit partout

ajouter que, si la mémoire du fameux terroriste doit être éternellement ternie par la loi du 22 prairial et par de révoltantes mesures de répression, elle doit, tout au moins, être libérée de certaines accusations — comme celle d'une participation aux massacres de septembre; il ne faut pas oublier, d'autre part, que Robespierre a lutté, tant à la tribune que dans ses écrits, pour la liberté de la presse, pour l'égalité des citoyens (qu'ils soient nègres, juifs ou comédiens), pour l'organisation plus libérale des conseils de guerre, pour le suffrage universel et contre la théorie du mare d'argent, etc.