Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

UN MAIRE SOUS LE CONSULAT 87

Il faut remarquer, d’abord, que les manifestations municipales de ce temps-là avaient une plus large allure que celles d'aujourd'hui. Nos « quatorze-juillet » sont moroses et dénués d’enthousiasme; les fêtes de la République étaient éclatantes, et les discours des élus du peuple se trouvaient empreints d’une grandeur que ne peuvent atteindre nos illuminations ni nos bals de quartier.

Le 1 vendémiaire an IX, un cortège se forme à la maison commune, et s’avance à travers les rues en scandant des airs patriotiques. Des acclamations frénétiques accompagnent la marche de la municipalité et ne cessent que lorsqu'un roulement de tambour appelle l’atten+ tion des assistants. Alors « dans un silence de recueillement »les habitants entourent le maire qui monte sur une estrade préparée à cet effet, et prononce un vibrant discours.

C'est d’abord l'historique de la Révolution qu'ilretrace à grands traits : « La monarchie, s’écrie-t-il, comptait quatorze siècles en France, et elle ne put survivre à la destruction des abus, à l’établissement de la Liberté... »

Il rappelle la convocation des États généraux, la journée du 20 juin 1789 et le serment du Jeu