Observations du comte de Lally-Tolendal sur la lettre écrite par M. le comte de Mirabeau au Comité des recherches, contre M. le comte de Saint-Priest, ministre d'État
I preuve de fon refpeë , en refujant de figner des arrêts du confeil ; depuis la date de la fanéion donnée par le roi aux droits de l’homme , jugeant que ces FORMES étoient devenues interdires.
Soit qu'il s’agiffe de ces arrêts du confeil, que chaque miniftre jufqu'ici expédioit dans fon département, pour le courant de fon adminitration, foit qu’il s’agiffe d’arrêts paffés réellement au confeil affembié, & dont la fignature avoit été renvoyée, 1l n’eit perfonne qui ne voie fimplement ici une affaire de forme ; & M. de Saint-Prieft le dit lui-même. M. de Mirabeau fonne lalarme ; il voit , dans cette phrafe , que nous fommes tous environnés de conf: pirations & de piéges (p. 12.) Ikne s’agit de rien moins que du falut public. Ce n’eft plus un feul mniftre qu’il attaque , il les dénonce tous. Ils font oppofés Les uns aux autres 5 ils ont des opinions différentes fur le refpeë di à l'affemblée nationale : ils cherchent à violer fes lois. Le miniftre accufé a indiqué d’autres coupables ; mais ce n’eft pas aflez d’une demi - confidence , il faut qu’on fache quels font ces arrêts. En vain M. de Saint-Prieft a motivé pofitivement fon refus de figner ; en vain il a écrit j'ai jugé ces formes interdites, M. de Mirabeau veut abfolument qu'il ait été queftion du fond ; il demande, avec indignation , ce que doivent être des arrêts qu’on n’a pas ofé avouer par relpe& pour l’affemblée nationale. Puis , s’attendriffant tout-à-coup , il fait des vœux pour la paix, comme il en a fait pour la juftification de M. de Saint-Prieft ; il déploré limmenfe deftinée de calamités qu’elle eût épargnées à ce beau royaume ( pag. 13 ) ; il fe plaint des divifions qui ont toujours été habilement fomentées. Enfin , c’eft M. de Mirabeau qui a toujours cherché à lier invinciblement la caufe du gouvernement à celle du peuple ; c’eft M. de Mirabeau qui a fait, de certe coalition, l’objet de fes vœux, (pag. 13 & 14); & les miniitres croient toujours qu'il faut divifer pour gouverner; & l’ariffocratie a cru trouver encore un appui; & la confidence de M: de SaintPrielt va peut-être fortifier un efpoir coupable, Et cépendant il eût été fi facile au gouvernement de tout entratner ; de tout réparer , de tout affermir ( ibid.) , enfe dé vouant à la caufe nationale ! .… Avec l’union toute puif fante de l'opinion, des lois, & de la force publique , au can pouvoir n’étoit À craindre , aucune intrigue à redoufer. GC