Oeuvres diverses
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l'honneur de cette-liberté qu'on ne sut ni conquérir ni respecter, et la scène s’est close par un tableau touchant où l’on voit, serrés dans la plus étroite embrassade, tous les anciens libéraux sensés, radicaux dynastiques, républicains de constitution et de bonne compagnie ; Hébert, le ministre de la complicité morale et des procès de tendance, les héros de Juin, de Lyon et de Rouen, les accusateurs infatigables des socialistes, les Sénard et les Favre, les Arago et les Berryer.
Que réserve l'avenir à Garnier-Pagès ? Lui et les siens poursuivent un principe peu nuageux, un idéal parfaitement saisissable : les honneurs et le pouvoir. Il ne le cache même point et livre les lignes suivantes à. la méditation des électeurs: « Le pouvoir, dit notre
« rigoriste, impose une attitude et une conduite autre « que celle de l'opposition. Le pouvoir crée, organise, « propose, cherche l'approbation, demande le consen« ment. L'opposition examine et critique. Dans l'op« position, vous êtes un parti, vous n'avez que la « parole; au pouvoir, vous êtes un gouvernemeut, « vous avez mission d'initiative et d'action. Vos « préneipes restent intacts, mais de la théorie vous « passez à l'application. Vous ne pouvez donc garder « la même voic et suivre les mêmes errements. »
Ainsi, l'opposition, les phrases, les gesies inspirés sont l'escalade du pouvoir. Grimpé au sommet, il faut remettre les principes dans l’étui jusqu’à la dégringolade, jeter le bagage intempestif des déclamations libérales, dépouiller lé vieux tribun ct apparaître sous les traits d'un gouvernement fort et énergique, ferme, honnête et modéré. Les principes ne s’usent pas el servent à une nouvelle ascension. Escobar acquiescerait à ces leçons offertes par leurs maitres à nos jeunes gens. Pends-voi ! pauvre Nisard, ta morale siamoise est dépassée. .
Demandez une profession de foi à Garnier-Pagès, il