Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait
k VISITE A BUFFON
« Mais quelle que soit mon avidité, Monsieur le « Comte, de vous voir et de vous entendre, je « respecterai vos occupations ; c’est à dire une « grande partie de votre journée. Je sais que « tout couvert de gloire, vous travaillez en« core; que le génie de la nature monte avec « le lever du soleil au haut de la tour de Mont« bard, et n’en descend souvent que le soir. Ce « n’est qu'à cet instant que j'ose solliciter « l’honneur de vous entretenir et de vous con« sulter. Je regarderai cette ÉPOQuE comme la « plus glorieuse de ma vie, si vous voulez bien « m'honorer d'un peu d'amitié, st L’INTERPRÈTE & DE LA NATURE DAIGNE quelquefois communiquer « ses pensées à celui qui devrait être l'interprète « de la société. »
Je me rendis en effet à Montbard, mais à mon passage à Semur, qui n’en est distant que de trois lieues, j'appris que M. de Buffon endurait des douleurs de pierre excessives, qu’il grinçait des dents et frappait du pied, lui qui a toujours affecté d’être plus fort que la douleur; qu’il était enfermé dans sa chambre, et ne voulait voir absolument personne, pas même ses gens; qu'il ne souffrait auprès de lui aucun de