Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
260 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE
encore lorsqu'ils se masquaient leur pardonnait-il, à la charge de les haïr plus fort le lendemain, pour peu qu’il eût calculé les probabilités de leur conversion.
Marat, enfin, avait du génie, de l'esprit, de l’érudition et du goût, de grandes vertus, quelques défauts, mais point de vices.
Il fut patriote excellent, révolutionnaire intrépide. S'il est arrivé quelque mal par lui, la faute en est à ses ennemis et aux traîtres : nul n’a voulu plus que lui le salut de la Patrie; peu lui ont rendu de plus grands services ; on baptisa de son nom les patriotes malgré eux : si le sentiment reste à ses mânes, peut-être beaucoup de fourbes s'intituleront de ce nom célèbre malgré lui. Marat a bien mérité de la Patrie, et la postérité se souviendra religieusement de lui partout où l’amour de la Liberté sera une passion.