Orateurs et tribuns 1789-1794
L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA MONTAGNE. 263
grand nom dans l’art, si le temps l’eût permis, et si, ardent et nécessiteux, il n’eût pas été jeté dans les hasards de la Révolution par cette passion du bienêtre par le pouvoir qui se pare du nom de passion politique. »
Il convient aussi de noter quelques vers bien frappés :
L'Enfer est déchaîné pour un arpent de terre. Tout mérité qu'il est, le malheur a des droits. Vous clouez le bienfait aux mains du bienfaiteur…
Et ce trait d'Alceste, lorsque, s’adressant à Philinte qu'il va sauver, il lui dit :
Quand vous serez heureux, vous saurez ma pensée.
Sous couleur de gaieté, de légèreté, l’Intrigue épistolaire, si vantée par quelques-uns, verse souvent dans le burlesque et l’extravagant; pour la composer, Fabre emprunta un peu partout, au théâtre italien et espagnol, à nos anciennes farces, surtout au Barbier de Séville qu’il démarque effrontément. Un caractère toutefois a été assez bien saisi, rendu et traité, celui de Fougères, l’ancêtre d’une nombreuse postérité, celle des artistes convaincus et médiocres, serviteurs fanatiques de leur idéal, pontifes de leur religion, auquel un homme d'esprit du xix* siècle, M. Meilhac, a