Orateurs et tribuns 1789-1794
L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA MONTAGNE. 277
tillée, traduit en termes énergiques la poursuite de Ja gloriole littéraire, des vanités mondaines, l'idée de l’homme but et fin de lui-même, la doctrine de l’égoïsme dans le néant. Écoutons-le quelques instants :
« L'homme n’est grand qu'en proportion de l'estime continue qu'il s'accorde à lui-même... les dédaigneux finissent par se faire croire.
» La société guérit de l’orgueil et la solitude de la vanité.
» On nefait de grands progrès qu’à l’époque où l’on devient mélancolique, qu'à l'heure où, mécontent d’un monde réel, on est forcé de s’en faire un plus supportable. » Prenez l’idée de la faiblesse dans la femme.
» Un livre et un homme même médiocres sont utiles à un méditatif. Ce sont des prétextes pour penser.
» Babil et constance, deux choses incompatibles. Tout projet élégamment babillé ne sera pas exécuté.
» Voulez-vous être et paraître géant d'esprit, placezvous toujours dans un grand cercle. Les hommes, en dépit de l'envie qui les ronge, ne demandent pas mieux que de trouver dans les autres la grandeur qu'ils ne sentent pas en eux-mêmes.
» Il ne s’agit pasd'être modeste, mais d'être le premier; se tenir à califourchon sur les deux partis opposés. Point de bannière, de peur de se couper en deux et de faire les seconds rôles.
» Comme il y a chien et chat dans chaque secte, il
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