Orateurs et tribuns 1789-1794
202 ORATEURS ET TRIBUNS.
« Calme-toi, l'empire est aux flegmatiques » ; Saintjust dont les discours, les maximes tranchantes semblent un prolongement de la hache du bourreau : « Vous avez à punir les traitres, et quiconque est passif dans la République, ou ne fait rien pour elle. Il faut que l’antichambre des ministres cesse d’être un comptoir des deniers publics. Il faut gouverner par le fer ceux qui ne peuvent l'être par la justice. La France n’a point démoli son église, mais en à repoli les pierres. La Révolution ne commence que quand le tyran finit. Il est impossible que l'on gouverne sans laconisme… Ceux qui font des révolutions dans le monde, ceux qui veulent faire le bien ne doivent dormir que dans le tombeau... La République française ne reçoit de ses ennemis et ne leur envoie que du plomb... Les circonstances ne sont difficiles que pour ceux qui reculent devant le tombeau... Parmi nous la finesse des esprits et des caractères est un grand obstacle à la vérité. » C’est ce que Collot d'Herbois appelle sa boite à apophtegmes".
Hommes de la Révolution, de la Kestauration, de la
A. Hisloire de Saint-Just, par Hamel. — Vatel, Charlotie de Corday. — Patoux, Saint-Just el Madame Thorin. Cambacérès parlait un jour à Saint-Just de l'idoltrie du peuple pour la Révolution. « Sot que tu es, répondit le tribun, tu verras bien d’autres aeclamations lorsqu'on nous conduira au supplice. » — C'est le mot de Cromwell à un courtisan, c’est la réponse de Napoléon [°° prophétisant le cri de l'univers apprenant sa mort : Ouf!