Orateurs et tribuns 1789-1794
APPENDICE. 311
APPENDICE IV
Un littérateur genevois, M. Auguste Blondel, a eu la bonne fortune d’entrer en possession des manuscrits inédits d'Étienne Dumont : Lettres à sir Samuel Romilly, Pensées et Portraits littéraires, Relation d’un voyage à Paris en 4804, qui vont lui fournir le sujet d’un ouvrage du plus piquant intérêt. M. Blondel a bien voulu me lire quelques-unes de ces esquisses sur Mirabeau, Fox, Villemain, Pitt, Bonstetten, etc., j'en détache, un peu pêle-pêle, les traits suivants:
« Celui qui pense s'exprime souvent avec peine; on sent encore l'effort de sa méditation; il travaille en dedans et ne trouve pas les expressions toutes faites pour des idées qui ont quelque originalité. Il lui faut de nouvelles empreintes; il bat monnaie. Il y a un bégaiement dans la langue, il en existe un autre dans les pensées. Il y a des hommes d'esprit qui n’ont point de généalogie dans leurs idées; leur tête est, pour ainsi dire, un pays peuplé d'étrangers où on chercherait en vain les indigènes. — Ceci me rappelle un mot assez heureux sur un beau parleur que je ne veux pas nommer ici : « Ses pensées, disait-on, n'ont pas l'air d’avoir vécu longtemps ensemble. »
« Il est rare de trouver des personnes qui sachent utiliser un entretien rapide. » M. de Bonstetten avait ce talent des conversations de cinq minutes. Je lui disais : « Personne ne s'entend comme vous à dévaliser un voyageur au coin d'une chambre. »
FIN