Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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cordat fut approuvé dès le mois d'avril 1802, et, au début de la session suivante, dans les premiers jours de 1803, la discussion du Code Civil put se rouvrir au Corps législatif : elle se prolongea, Titre par Titre, sans incidents graves, pendant une année et fut terminée au mois de ventôse an XII (mars 1804).

Portalis y intervint à plusieurs reprises : il présenta notamment les Titres du Mariage, de la Propriété, de la Vente et des Contrats aléatoires.$Ses exposés de motifs sur ces diverses questions sont des traités juridiques d’un rare mérite. Le style en est clair, abondant et noble, les grandes questions que traite l’auteur y sont nettement rattachées à leurs origines morales, et les objections prévues reçoivent des réponses aussi précises que complètes; mais ces travaux, si recommandables d’ailleurs, ont un grave défaut : ils manquent de vie. On sent qu’ils ontété faits pour une assemblée convaincue d’ayance. Ce sont des mémoires savants, ce ne sont pas des œuvres de polémique. Aussi restent-ils bien inférieurs au Discours préliminaire, à la défense du Titre sur {a publication des lois, à la réfutation de M. de Montlosier, écrits vigoureux que la contradiction a vivifés, et qui, malgré la gravité du sujet traité, présentent aujourd’hui encore un vifintérêtt.

1. L'analyse de ces exposés de motifs serait trop longue et trop technique pour entrer dans le cadre de cette étude. Nous nous borperons donc à renvoyer aux textes : (voir Discours, rapports et travaux inédits sur le Gode Civil : Exposé des motifs du Titre du Mariage, pages 162 à 208; de la Propriété, pages 209 à 239 ; de la Vente, pages 233 à 277; des Contrats aléatoires, pages 278 à 292). Nous citerons seulement un passage de l'exposé des motifs du Titre du