Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
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ou si cette royauté serait rendue aux Bourbons de Naples. L’Autriche, liée avec Murat par des traités antérieurs, le soutenait encore. Mais la France et l'Angleterre entendaient que sa déchéance fût proclamée. Le débat suivait son cours quand arriva, à Vienne, le duc de Wellington, porteur d’une lettre écrite par le roi de Naples et interceptée, de laquelle résultait la preuve qu’en dépit de ses engagements envers PAutriche, il correspondait avec Napoléon. Cette lettre, Talleyrand fut le premier à en recevoir la confidence. Trop habile pour ne pas s’en servir, il s’en servit en vue de détacher les Autrichiens de la cause de Murat et de disposer le Congrès à reconnaître que la présence de Napoléon à Pile d’Elbe constituait, pour la paix de l’Europe, un danger permanent.
Il est remarquable que, jusqu'à ce moment, le Congrès ne s’était pas occupé de l'Empereur. En présence de la lettre de Murat, il s'en occupa. « Napoléon, dit le chancelier, avait certainement connaissance des contestations qui s'étaient élevées dans le sein du Congrès, et comptait beaucoup sur les divisions qu’il s’at-
tendait à voir éclater entre les souverains. Sa