Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
_ 298 POUSSIÈRE DU PASSÉ
cardinal Caprara, envoyé à Paris par la Cour de Kome, comme légat, pour la représenter auprès du Premier Consul.
Ce que le Saint-Siège avait accepté de faire, c’est-à-dire d’exiger la démission des anciens archevêques et évêques, ne s'était jamais fait. Le vénérable pape Pie VIT ne s’y résigna pas sans résistance etsans angoisses. Mais après qu’il eut cédé, il mit tout son cœur à réaliser l’engagement qu'il avait pris. Il est consolant de penser que parmi l’épiscopat,'il y eut, dans cette croisade du sacrifice, la plus noble émulation. Le premier exemple fut donné par l’évêque de Marseille, Mgr de Belloy, un vieillard de quatrevingt-douze ans, nommé quelques mois plus tard archevêque de Paris. Après un long séjour hors de France, il venait d’y rentrer. En réponse à la demande du Pape, il envoya sa démission et alla lui-même en avertir Bonaparte en le remerciant d’avoir conclu le Concordat. Presque tous les autres suivirent, quelques-uns en accompagnant leur démission de lettres admirables.
Il ne resta que vingt et un prélats qui, à la
prière des princes émigrés, refusèrent de donner