Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

NOTES. 307

(f) Circulaire de la commune de Paris , du 2 septembre. Page 296.

« Frères et amis, un affreux complot , tramé par la cour, pour égorger tous les patriotes de l'empire français , complot dans lequel un grand nombre de membres de l'assemblée nationale sont compromis , ayant réduit, le 9 du mois dernier, la commune de Paris , à la cruelle nécessité de se servir de la puissance du peuple pour sauver la nation, elle n’a rien négligé pour bien mériter de la patrie, Après les témoignages que l'assemblée nationale venait de lui donner elle-même, eût-ont pensé que dès-lors de nouveaux complots se tramaient dans le silence, et qu'ils éclataient dans lemoment même où l'assemblée nationale, oubliant qu’elle venait de déclarer que la commune de Paris avait sauvé la patrie, s’empressait de la destituer pour prix de son brülant eivisme ? A cette nou= velle, les clamenrs publiques élevées de toutes parts, ont fait sentir à l'assemblée nationale la nécessité urgente de s’unir au peuple, et de rendre à la commune, par le rapport du décret de destitution , les pouvoirs dont elle l'avait investie.

» Fière de jouir de toute la plénitude de la confiance nationale, qu’elle s’efforcera de mériter de plus en plus ; placée au foyer de toutes les conspirations, et déterminée à périr pour le salut public, elle ne se glorifiera d’avoir rempli pleinement son devoir, que lorsqu'elle aura obtenm votre approbation, qui est l’objet de tous ses vœux, et dont elle nesera certaine qu'après que tous les départemens auront sanctionné ses mesures pour le salut public; et professant les principes de la plus parfaite égalité, n’ambitionnant d’autre privilége que celui de se présenter la première à la brèche, elle s’empressera de sesoumettre au niveau de la commune la moins nombreuse de l'empire, dès qu’il n’y aura plus rien à redouter.

Prévenue que des hordes barbares s’avancent contre elle, la commune de Paris se hâte d'informer ses frères de tous les départemens, qu’une partie des conspirateurs féroces, détenus dans Les prisons, a été mise à mort par le peuple, acte de justice qui lui a paru indispensable pour retenir par la terreur les légions de traîtres renfermés dans ses murs, au moment où il allait marcher à l’ennemi, et sans doute la nation, après la longne suite de trahisons qui l’a conduite sur les bords de Pabime, s’empressera d'adopter ce moyen si utile et si nécessaire; et tous les Français se diront , comme les Parisiens : Nous marchons à l'ennemi, et nous ne laissons pas derrière nous des brigands pour égorger nos femmes et nos enfans. »

Signé, Dupzain, Pants, Sercent, Lewrawr, Mara, Leronr, Jour-

pEuIL , administrateurs du comité de salut pnblic, constitué à La mairie.

FIN DU PREMIER VOLUME,