Pro Macedonia : polémique de Wendel et de Rizoff au sujet de la Macédoine

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placées sous l'administration de l'Autriche-Hongrie. Les

grandes Puissances, qui se désintéressaient presque com

plètement des souffrances du peuple serbe et de ses efforts

en vue de se délivrer; les grandes Puissances, qui n'enten-

daient pas la voix des martyrs serbes empalés et détour- = naient la vue du carnage que faisaient des Serbes les Turcs. furieux contre ce peuple avide de liberté, — les grandes” Puissances venaient à l’aide du peuple buigare et l'autorité. de Gladstone assurait à la Bulgarie les sympathies de la. Grande-Bretagne, qu'elle laissa jusqu'à nos Jours en héri-"

tage politique aux dirigeants de cette Puissance.

Nous ne pensons pas exposer ici les divers témoignages de l'intérêt que toutes les grandes Puissances, à commencer par la Russie slave, portèrent à la Bulgarie. Nous dirons seulement que ce phénomène peut être expliqué par la <= situation politique respective de la Serbie et de la Bulgarie, et par les différences de race entre les Serbes et les Bulga res. En effet, la Serbie, se trouvant placée en travers de la poussée germanique vers l'Orient, avait d'abord à défendre son indépendance et son existence politique et économique contre la tendance autrichienne à la domination. N'étant pas exposée au même danger, et inspirée toujours du rêve de la Bulgarie de San Stefano, la Bulgarie pouvait travailler librement à faire reconnaître ses prétentions en Turquie, en surprenant la bonne foi tantôt des hommes poli- « tiques russes, tantôt de ceux des autres puissances; en Se livrant àvune propagande inlassable cn Turquie et surtout en Europe, — donnant des renseignements tendancieux sûr la question balkanique, notamment sur la question de la Macédoine, et se révélant, en fin de compte, toujours ingrate vis-à-vis de tout le monde (x). D'autre part, nous

(1) La langue bulgare ne possède pas d'expressions pour l’idée de l'amour et celle de la reconnaissance. Pour la première, elle emploie le mot allemand: Liebe et pour la seconde, le mot français: Merci. \