Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE, 71

tueuse. Elle se continue pendant près d’une année, et la police n'y renonce qu’en apprenant, par une lettre de Clarke, ministre de France en Toscane, que cette digne femme vient de mourir à Florence : « Je présume, écrit Clarke, que les ordres que vous aviez à remplir pour elle, devaient être agréables, si j'en juge par ce que je connais de ses vertus, de son extrême douceur et de son éloignement pour toute espèce d’intrigues politiques ou autres ».

Les hommes qu'on arrête pour des causes plus ou moins futiles ne sont pas en moins grand nombre : Morgan-Bethune, avocat à Amiens; le député De La Haye, Louis Boisgirard, élève à l’école d'artillerie de Strasbourg et danseur au théâtre, incarcéré avec Mile Knollée, figurante à ce théâtre; De Lamothe, employé à l’Arsenal; Louis Bayard: l'officier de paix Clément, celui qui renseignait Dupérou; un pauvre diable, nommé Nusson, le plus humble des agents de la contre-police; Butler, émigré rentré; un sieur Berlioz, négociant à Paris, qui s’est rendu à Calais avec la femme Chamalet, maîtresse de Dupérou, et s'étant mis vis-à-vis d'elle, pendant

le voyage, dans le cas de n’avoir rien à lui