Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

82 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

Premier Consul. Quoique Fouché, désireux de lui plaire, eût promis, elle se défia et chargea le général Morand de veiller à la sûreté de son ami et de la prévenir si quelque danger le menaçait en l’absence de Bonaparte, duquel elle espérait obtenir, lorsqu'il serait revenu, une décision favorable à Coigny. Celui-ci resta caché et ne fut pas inquiété.

Sur ces entrefaites, Bonaparte étant rentré, désapprouva vivement la protection accordée par Joséphine à un homme qu’il considérait comme un criminel. Le surlendemain de son arrivée, les ages de Fouché firent une descente chez Coigny. « Ils cherchèrent, dit le rapport Gallard, depuis la cave jusqu'au grenier, dans les voitures, partout. Ils trépignaient de ne point le trouver, et le voulaient, disaient-ils, mort ou vif. »

Il y avait, ce jour-là, un grand diner chez le consul Le Brun. Le général Morand y assistait et y apprit la perquisition opérée au domicile de Coigny. Il aborda Fouché, qui dinait aussi chez Le Brun, et se plaignit d’une mesure que ne pouvaient laisser prévoir les espérances données aux amis du chevalier. Fouché parut fort surpris. A l'entendre, cette opération de police était le résultat