Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

SES OEUVRES

Un auteur peut-il bien juger ses œuvres ? Peut-il être à la fois l'écrivain et le critique, au point de vue absolu de la vérité? —Y a-t-il en matière d’art une vérité absolue? Si nous acceptons la définition du goût par La Bruyère’, nous répondrons: oui, à ces questions. Si nous tenons compte desaptitudes et de l’organisation de chacun de nous, nous répondrons : non. — Eh bien, en lisant les œuvres de Rouget de Lisle, on trouve à cette question uneréponse qui serait exacte si nous étions tous organisés de même.

Vérité, nature et beauté Sont trois mots presque synonymes, De là naquit la volupté.

Rouget l’a senti comme nous etil introduit dans sa définition de la volupté un correctif qui peut donner raison à tout le monde.

L’appréciation que nous allons faire de ses œuvres pourra done ne pas être du goût de tout le monde. Nous abritons notre critique derrière notre sincérité et notre bonne foi, autant dans l’examen des œuvres de notre poète, que nous l’avons fait dans le récit des actes desa vie.

4. «llya dans l’art un point de perfection, comme de bonté ou de « maturité dans la nature. Celui qui le sent et qui l'aime a le goût parfait ; « celui qui ne le sent pas et qui aime en decà ou au-delà, a le goût défec« tüeux. Il y a donc un bon et un mauvais goût, et l'on dispute des goûts « avec fondement. »