Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise
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A la fête du 29 juillet 1841, la Marseillaise, sans avoir figuré au programme, fut exécutée dans le jardin des Tuileries et chaleureusement acclamée. La Révolution de 1848 la remet en honneur, mais le chant qui dominait alors c'était le Chant des Girondins :
Mourir pour la Patrie, C’est le sort le plus beau, le plus digne d’envie.
Nous savons que ce refrain est, en partie, tiré d’un chant de Rouget de Lisle. Et pourtant quels bravos la Marseillaise excitait dans le public quand Rachel, la grande tragédienne, la déclamait sous les plis du drapeau national.
Quant le 2 Décembre, de si triste mémoire, fut accompli, quiconque eûtmême fredonné publiquement le refrain de la Marseillaise eût été arrêté et poursuivi. Le journal le Siècle raconte pourtant, dans son numéro du 9 novembre 1868, qu’un certain nombre d'ouvriers ayant chanté la Marseillaise, ils furent poursuivis correctionnellement. Le tribunal ne considéra pas ce chant comme séditieux et ne condamna à la prison que les ouvriers accusés de rébellion contre la force publique.
Nous approchions de la mémorable et triste époque de 1870. Après les défaites de Sedan et la proclamation de la République, c’est-à-dire à la Révolution du 4 septembre, et pendant la continuation de la guerre, le chant de la Marseillaise fit explosion. On le chanta partout, dans tous les théâtres, où ilexcita l'enthousiasme plus ou moins vivement, selon l’âmedu chanteur. À l'Opéra c'était Faure, avec sa belle voix et sa franche diction; M"° Marie Sasse, drapeau en main, et sa patriotique interprétation; c'était à l’Opéra-Comique, M Galli-Marié; au Vaudeville, Me Marie Laurent. C'était Michot un peu partout,