Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Nous entrerons dans la carrière Quand nos aînés n’y seront plus. Nous y trouverons leur poussière Et la trace de leurs vertus.

Bien moins jaloux de leur survivre Que de partager leur cercueil, Nous aurons le sublime orgueil De les venger ou de les suivre.

Aux armes, citoyens! etc.

À la fin de sa carrière, Rouget de Lisle, visité par un Jeune liltérateur, recevait de lui les compliments les plus flatteurst.

— Quel homme produirait de nos jours un chant aussi vaillant, aussi magnanime que celui de {4 Marseillaise? 11 n’y aura jamais deux Rouget de Lisle!

— J'accepte jusqu’à un certain point votre compliment, mais je vous ferai observer que {& Marseillaise a plusieurs slances, et qu’elles ne sont pas toutes de même valeur. Laquelle préférez-vous ?

— Elle sont toutes sublimes! objecta le flatteur ; cependant j’avouerai que j’affectionne singulièrement la dernière. |

— Rappelez-moi done les premiers vers de cette stance, dit avee intention Rouget de Lisle, la mémoire se perd avec l’âge.

— La mienne a toute sa fraicheur, reprit le jeune homme. .

Et il allait réciter complètement le couplet :

Nous entrerons dans la carrière, etc.,

quand Rouget l’interrompit :

4. Poisles-Desgranges, D. 55. Rougel de Lisle et la Marseillaise,