Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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« Soyez aussi le dépositaire et l’interprète de mes sentiments et de mon affectueuse reconnaissance pour ceux de vos amis dont vous avez suscité la bienveillance en ma faveur. Vous pensez bien que je mets M. X..., sa femme en première ligne. Quand vous verrezmon bon général... et pour vous aussi, mon cher ami. Il n’y à stoïcisme qui tienne. Ma tête se trouble, mon cœur se serre, mes yeux se mouillent en vous disant adieu; mais je vous le dis,

« ROUGET DE LISLE.

« J’oubliais de vous dire que je quitterai Choisy sans faire part au général de mes intentions : vous savez que ce ne doit pas être autrement. »

Béranger ne reçut cette lettre désespérée que le 25 avril au soir. Le lendemain, il écrivit deux lettres, l’une à Rouget, pour le détourner de son projet s’il en était temps encore, l’autre à un ami commun, M. Montaudon, pour le prier de presser la souscription projetée.

Voici ces deux lettres :

« 26 avril 1828. € Monsieur Rouget de Lisle,

& Je reçois, le 25 au soir, votre lettre du 22. Je crains que vous n’ayez mis à exéculion la funesteidée dequitter la maison où l’amité la plus généreuse vous à recueilli : si ma lettre vous arrive à temps, au nom de Dieu chassez cette idée de votre pauvre tête: nous touchons peut-être à un moment plus heureux pour vous. Si rien de ce qui a été projeté ne s'achève, il ne s’ensuit pas qu'il n’y ait plus d'espoir, on n’a point assez essayé pour ne pas compler encore sur la réussite. Les occupations électorales”, le trouble des affaires financières, tout a contri-

1. Celles qui ont nommé la Chambre qui fut dissoute en 4829, comme le fut celle de 1876 au 25 juin 4877. Â