Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise
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du bien. Aussi, aujourd’hui que Béranger n’est plus, que Marchangy, son'accusateur acharné, est mort, aujourd’hui que l’histoire peut prononcer en dernier ressort, pouvons-nous juger avec toute impartialité ces hommes d’un âge de lutte, où la partialité des prêtres de Thémis (pardon de l'expression), n’avait d’égale que la fureur onctueuse des prêtres de Loyola. Et puisque nous avons reproduit une scène se rattachant à l’histoire d'un grand homme malheureux, nous compléterons l'étude en reproduisant les souvenirs d’un grand poète persécuté.
BÉRANGER ET SON PERSÉCUTEUR
Le penseur qui parcourt tombeaux ou cimetière, Où les débris humains, transformés en poussière, Aux plantes de la terre offrent un aliment;
Ou, s’échappant en gaz, forment un élément
Qui devient tour à tour un insecte, une rose,
Car au fond tout renaît et se métamorphose,
Le penseur, repoussant la banale oraison,
Sémble grandir son âme et mürir sa raison.
Sans d’abord regarder la mort comme un refuge, D'un œil calme et serein il voit, il compte, il juge Il est sur la limite où commence la mort,
Où s'achève la vie, il touche au sombre bord
Où l’abime s’entr’ouvre, où l'infini commence,
Où ne peut pénétrer ni regard ni science.
La mort suit le terrain des générations,
Exploité par la peur et les religions.
La mort nous ouvre-t-elle une nouvelle route ?
On ne peut le prouver. On y croit ou l’on doute; On en parle, on y songe, au fond on n’y voit point. Jamais aucun flambeau n’éclairera ce point.