Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

« Un serpent qui fait peau nouvelle

« Dès que brille un nouveau printemps, € Fond sur nous, triomphe et nous livre € Aux fers dont on pare la loi.

« Sans liberté je ne peux vivre;

« Pauvres pêcheurs, priez pour moi. »

_— JIs sont morts tous les deux, le juge et l'accusé,

Au jugement public chacun est exposé.

Contre qui va tonner le vrai réquisitoire ?

Devant le jugement qu’enregistre l'histoire

Te voilà, Marchangy, flétri comme un serpent Qui rampe, bave et mord, à l'aspect repoussant. Et malgré tes écrits savants, profonds peut-être, Personne désormais ne cherche à te connaitre. Tu dois à la chanson, tu dois, comprends-tu bien, De rester quelque chose... un mauvais citoyen ! Tu dois à Béranger de survivre à toi-même.

Il a lancé sur toi son plaisant anathème;

Et te voilà flétri, Marchangy Le Gaulois”,

Toi qui, pour condamner as torturé les lois.

—— Hugo flétrit ainsi les hommes de l'Empire. Puissants et chamarrés, ils ont bien pu sourire, Mais leurs noms resteront cloués au pilori,

Ainsi que Béranger y cloua Marchangy;

Juges s’avilissant aux commissions mixtes

Et prenant au hasard pour compléter leurs listes; Proscrivant laboureurs, artisans, citadins;

Leur faisant un grief d’être républicains.

Quand ils devaient plutôt les sauver, les défendre, Les venger au besoin, ils les auraient fait pendre, Si pendre était permis. L'exil et la prison

De ces hommes de cœur ont eu bientôt raison.

— Messieurs, vous qui portiez la robe rouge ou noire, Vos noms seront flétris aux fastes de l’histoire,

4. Marchangy a écrit l'Histoire des Gaules, ouvrage d’une certaine valeur, C’est de là que Béranger l'appelle le Gaulois.