Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Les sympathies que Tallien avait témoignées à plusieurs reprises à Rouget de Lisle n'avaient fait que resserrer davantage des liens d'affection entre ces deux hommes. Donc, de retour à Paris, Rouget devint un des familiers du salon de M“ Tallien. Sa conversation était agréable, il faisait élégamment les vers, il jouait bien du violon. Toutes ces qualités le faisaient rechercher, peut-être connut-il là M"° de Beauharnais, qui devint, en 1796, M* Bonaparte. Il eut occasion de rendre très délicatement et avec une discrétion généreuse, un grand service à M°° Bonaparte qui, plus tard, se montra reconnaissante à son égard du service rendu. F

Voilà dans quelles circonstances Rouget fut nommé à un poste dans ce que nous appelons aujourd’hui l’intendance militaire pour les fournitures de l’armée,

Alors, comme depuis la chose s’est renouvelée très souvent, les fournisseurs intriguaient et quelquefois, trop souvent, hélas! obtenaient, grâce à des pots-de-vin, des fournitures aväntageuses à livrer. Dans l’une d’elles un banquier du nom de Goisson avait voulu faire du chantage en menaçant de faire connaître l'intervention de M°° Bonaparte dans un marché conclu, Rouget s’in-

: terposa et parvint à étouffer le scandale dont on menagçait È M°*° Bonaparte.

Dans une lettre qu’il lui écrivit à la date du 29 fri-

maire, sans fixer l’année, il s’exprime ainsi :

« J’ignore si vous avec connaissance de l’attaque scan« daleuse que M. Goisson vient de diriger contre nous. € Ce qui m’en révolte surtout, c’est de voir se réaliser, Q à point nommé, la prédiction que je vous fis dans le €tems (sic). »

Plus loin il ajoute : €...de dois vous prévenir de ce qui est, madame, et