Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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pour-redescendre jusqu’à Livourne, où notre régiment fut dissous. Pour ce qui me concerne, je fus mis en disponibilité, et je revins en Suisse, en passant par Gênes, Marengo et Milan. Nous fimes toute la route à pied.

Cela se passait en 1806. Je rentrai alors à Aubonne, où je séjournai quelque temps dans ma famille; mais j'avais trop l’habitude de la vie militaire pour me plaire de nouveau dans linaction. Au bout de quelques mois, gagné par l'ennui, je me décidai à repartir pour la Lombardie, où je pensais trouver du service. Arrivé à Milan, le général, qui, du reste, me reçut parfaitement, m’annonça qu’il ne pouvait pas m’employer, parce que la paix venait d’être conclue. Je fus très désappointé de ce contre-temps, et me décidai à rentrer en Suisse. Cette fois je traversai le Simplon, où j'arrivai de nuit au couvent. J’y fus conduit par un de ces admirables chiens. Les frères me grondèrent un peu de m'être aventuré pendant la nuit; mais j'avais mon plan, je voulais être à Aubonne pour une fête donnée par M. Grivel.

Je pris le mauvais courrier qui n’était alors qu’un char à banc; je traversai ainsi une partie du Valais, et, le soir que je m'étais fixé pour arri-