Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

1815 — LES CENT JOURS. WATERLOO 989

Le 15 juin au matin l’armée rassemblée entre la Sambre et Philippeville se met en mouvement et franchit la frontière (1).

Après avoir donné à Ney l’ordre de prendre le commandement des troupes qu'il dirige sur Gand pour combattre les Anglais, en s’emparant de la position des Quatre-Bras afin d'empêcher leur jonction avec Blücher, et de manœuvrer sur les derrières des Prussiens, l'Empereur part lui-même pour se mettre à la tête de celles qu’il dirige sur Fleurus, en marchant au-devant de Blücher (2).

éloignées. Quant à celles qui étaient rapprochées, il les dirigeait pour attirer l'ennemi, pendant le temps qu'il avait en plus, vers des positions qu'il devait abandonner. Ainsi, tandis que l'ennemi se trouvait occupé sur différents points, tout à coup 100 000 hommes arrivaient au but assigné et l'Empereur livrait sa bataille. Ainsi avaient été prévenues la réunion des Autrichiens et des Russes, dans la campagne d’Austerlitz, et celle des Russes et des Prussiens, dans la campagne de Pologne.

Dans la campagne de 4815, il savait que les Autrichiens et les Russes manœuvreraient pour entrer en France par Huningue et Belfort, tandis que les Prussiens occuperaient Charleroi et les Anglais Bruxelles. Il n’y à qu'un pas de notre frontière à Charleroi : il voulut donc écraser Blücher avant que Wellington fût averti. (Note d'O. Levavasseur.

(4) I corps (Drouet d’Erlon), Ile (Reïlle), III (Vandamme), IVe (Gérard), Vie (Mouton), Réserve de cavalerie (Grouchy) formée des corps Pajol, Exelmans, Kellermann, Milhaud, Garde impériale. (Note de l'éditeur.) |

(2) Le maréchal Ney, dès que touché par l’appel de l’'Empereur en date du 11 juin, était parti en poste et était arrivé, le 13, à Avesnes, avec le colonel Heymès, son premier aide de camp. Le 15, dans l'après-midi, il rejoignait Napoléon, après l'occupation de Charleroi; il reçut de lui le commandement de la gauche (Ie et IIe corps, cavalerie légère de la Garde), avec mission de se porter aux Quatre-Bras, sur la route de Bruxelles.

Par trop de circonspecticn, sans doute, et craignant de se trouver en flèche avec toute l’armée anglo-hollandaise de-

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