Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

1815 — LES CENT JOURS. WATERLOO 293

Dans la journée du 17, nous avancons et l’Empereur avec une partie de la Garde arrive à notre tête (1). La cavalerie du général Colbert, apercevant la cavalerie anglaise, la charge et la met en déroute (2). Comme mes chevaux étaient très fati-

le 15 au soir, eut le tort de laisser le lendemain matin ses corps dispersés et d'attendre de nouveaux ordres, qu’il ne reçut que vers 11 heures. Les divisions Baehelu et Foy se portèrent à l'attaque à partir de 2 heures; puis celle du prince Jérôme entra en ligne, mais déjà les premiers renforts anglais étaient arrivés avec Wellington lui-même : il eût fallu à Ney l'appui des 20 000 hommes de d’Erlon, mais celui-ci avait été appelé par l'Empereur, qui se trouvait aux prises avec Blücher.

À la fin de l'après-midi, les cuirassiers de Kellermann, envoyés le matin à Ney, exécutèrent des charges brillantes, mais, insuffisamment soutenus, ils durent se replier et l'infanterie de Reille fut elle-même obligée de céder, au soir, devant la contreoffensive anglaise : d'Erlon, rappelé par le maréchal, ne parut qu’à la nuit tombante à la droite du champ de bataille! (Note de l'éditeur.)

(1) Le 17, dans la matinée, Français et Anglais étaient restés immobiles du côté des Quatre-Bras : Ney ne connut qu'à 9 heures le résultat de la bataille de Ligny. Wellington, apprenant la retraite de Blücher et se sentant fort menacé, se décida à se reporter en arrière, à partir de 40 heures, sans avoir été attaqué. Seule, la cavalerie anglaise restait en place pour couvrir le mouvement, lorsque Napoléon arriva, sur les 2 heures, par la route de Namur; il amenait avec lui la cavalerie de Domon, prise au III corps, et les cuirassiers de Milhaud, qu'avaient précédés la division légère Subervie, le VIe corps et la Garde.

Voulant ressaisir la victoire qui lui échappait, l'Empereur lança, malgré l'orage, la cavalerie à la poursuite de l’ennemi : il n’arrêtait lui-même la tête de colonne qu’à près de 7 heures du soir, sur le plateau de la Belle-Alliance, et de là il faisait encore canonner les positions anglaises, aperçues au delà de la crête, en avant de Mont-Saint-Jean. (Note de l’éditeur.) (2) Le général Alph. de Colbert commandait la brigade de lanciers de la division Subervie, détachée après la bataille de Ligny de la Réserve de cavalerie de Grouchy, tandis que celui-