Sur l’importance du milieu thermique dans l’expérimentation physiologique sur les homéothermes

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1935 SUR L'IMPORTANCE DU MILIEU THERMIQUE

du pouvoir protecteur du pelage et du plumage, il est évident que ce n’est pas dans ces conditions que l'on atteindra la dépense énergétique ayant une signification profonde que l'on recherche pour une loi bioénergétique, puisqu'il suffira de tondre quelque peu le mammifère ou faire endosser un manteau à lhomme pour obtenir des résultats différents. Par contre, à la température de la neutralité thermique on obtiendra la dépense énergétique qui est l'expression des besoins profonds d'énergie de l'organisme en dehors de tout besoin de calorification. Or, la température de neutralité thermique n’est pas la même pour toutes les espèces ni même pour tous les individus, aussi est-il indispensable de la déterminer dans chaque cas, et c’est en mesurant ainsi la dépense énergétique à différentes températures que l’on obtient des résultats comparables entre eux et pouvant servir à énoncer une loi interspécifique bioénergétique. L'importance du milieu thermique dans ce cas est évidente par le fait que la température ambiante a une influence immédiate sur la dépense énergétique de l’homéotherme. Mais le milieu thermique exerce son action d’une autre manière encore, à distance pour ainsi dire, ses effets persistant un certain temps après la modification de ses conditions. Il y a des effets plus ou moins lointains du milieu thermique dont on doit tenir compte si l’on veut se placer dans des conditions bien déterminées et comparables dans l’expérimentation physiologique. Il ÿ a lieu, comme nous allons le montrer, de tenir compte du milieu thermique actuel et du milieu thermique antérieur. C’est un fait qui a été mis dernièrement en vleine lumière par S. GELINEO. Le milieu thermique ne provoque pas seulement une réaction momentanée mais aussi des phénomènes d’adaplation. Aussi en plaçant un animal à la température de sa neutralité thermique on n’est pas certain d'atteindre par le fait sa dépense énergétique de fond, son métabolisme de base proprement dit. Sa neutralité thermique et la dépense énergétique correspondante dépendent du milieu thermique antérieur dans lequel l’homéotherme a vécu un certain temps. Ainsi un Rat accuse un métabolisme de base de 859 ou de 517 cal. selon qu'il a séjourné antérieurement un certain temps à la température ambiante de 7° ou à celle de 31°. Par conséquent si l’on ne tient pas compte du milieu thermique d'adaptation on n'obtient pas des résullats comparables dans