Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

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enfin à l’époque où l'Edit des Natifs, tenu en fufpens par les inflances du Comte de Wergennes lui-même, venait de faire réparaître für la fcêne politique cette claffe nombreufe fi facile à émouvoir & fi difpofée aux excès qu’il était maintenant queftion de provoquer. Re, ee nt eurent même fréquemment des mémoires qui leur ‘ recommandaient expreffément de repoufler tout ce qui pouvait y acheminer. ‘ N'y eür-il dans notre , refus de traiter, difait un de ces Mémoires, n’y » œüt-il d'autre bien que celui de montrer à nos , adverfaires qu’ils feront fürs d’échouer en s’y pre,, nant à l'avenir comme ils l’ont fait : cela feul de. >» vrait nous engager à garder obftinément notre Conf» titution telle qu’elle eft, & füt-elle même vicieufe. ,, Ce qu'il y avait fur-tout d’embarraffant pour la Commiflion, c’eft que plufieurs autres de fes Commettans & divers Etrangers lui adreflaient au contraire de vives inftances, non feulement pour l’engager à entrer en négociation avec les Négatifs, mais mème pour y forcer ces derniers, en les fommant d’articuler enfin les changemens qu'ils defiraient aux Loix. La Commiflion crut tenir un jufte milieu, en attendant patiemment qu’on lui propofät ces changemens & en témoignant qu’elle ferait toujours difpofée à les difcuter. Quelques- uns de fes membres publiérent divers plans de conciliation, mais toujours comme étant leurs idées particulières,

12 Avril 1781.