Trois amies de Chateaubriand

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194 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

hommes ont tort. Il n’y avait pas, entre Juliette et René, d’indillérence; mais leurs âmes mutuelles étaient chaudes d’une ferveur qui ne lance pas de flammes. Le temps est créateur de repos : mieux, il laisse le repos s'installer parmi les folies de activité humaine. Et, comme le repos parfait réside dans la mort, le temps ajoute un peu de mort aux violences de la vie : plutôt, il permet à la vie de se disposer selon les calmes rites de la durée qui est l’image de la mort.

René arriva. Il crut qu'il était arrivé la veille pareillement, et il aima toutes les journées ultérieures où il arriverait ainsi, heureux sans alarme. Et Juliette souffrit davantage : mais on ne le vit pas et elle-même refusa d’en avoir une conscience nette. Ils causèrent; ils eurent, à causer ensemble, un plaisir analogue à celui de jadis. Ils agirent avec prudence; ils n’osèrent pas remuer les étincelles dans la cendre où continuerait de brûler le feu de leur tendresse. Ils sourirent, et ne rirent pas; ils furent mélancoliques, et ne pleurèrent pas. Ils se regardèrent ; ils s’aperçurent qu'ils n'avaient pas changé, Ils aimèrent cette minute qui se rattachait aux anciennes minutes; ils remarquèrent que la cicatrice était heureusement faite et ils partirent pour la série nouvelle des minutes ininterrompues. Tel est le cœur des hommes et des femmes. Le cœur tumultueux de René cherchait lémoi, la nouveauté, amusement. Mais Juliette, qui avait la