Trois amies de Chateaubriand

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trêémement et lon verra bientôt cette jeune Hortense qui l'amusa.

Cependant, un jour qu’il se promenait avec M. de Marcellus, ils allèrent jusqu’au couvent de SaintOnuphre, demeure dernière de Torquato Tasso!. Comme il était mélancolique et subissaït avec facilité l'influence des lieux et Vattrait des légendes, il dit : « Et moi aussi, j'ai du penchant pour le cloître; et je voudrais mourir ic1... » La retraite et la méditation le tentaient, ce jour-là. Et il disait encore : « Saint Grégoire de Nazianze a souhaité comme moi le désert. » Mais il souhaitait, lui, bien d’autres choses, auxquelles saint Grégoire de Nazianze wa jamais songé. Ainsi, Hortense fut l’objet de sa curiosité.

Il écrivait à Juliette; et la matière admirable de ses lettres lui était fournie par les grands événements d'alors, la mort du pape, le conclave, les cérémonies des funérailles et l'intrigue des royaumes. Ses lettres sont si belles qu’il les a introduites dans les Mémoires d'outre-tombe?. Il les adressait tout ensemble à Juliette et à la postérité. La tendresse et l'histoire étaient alors ses graves muses. ï

Le 45 avril 1828, mercredi de la semaine sainte, à ténèbres, on chanta le Miserere dans la chapelle Sixtine. L’ambassadeur y fut. Il se souvint que Juliette, jadis, lui avait parlé de cette cérémonie : (J’en

4. Comte De Marcerzus, Chateaubriand et son temps (Paris, Michel Lévy, 1859), p+370. 2. Mémoires d’outre-tombe, tome VILT, pp. 383 ef suivantes,