Trois amies de Chateaubriand

HORTENSE ALLART 237

toutes sortes degens, viveurs, ministres, et le théâtre, Il était l'ami de Talma. Il lui écrivait le « 30 messidor, an cinquième de la république française une et indivisible » ou, en style plus clément, le 18 juillet 4797. La feuille est marquée de cet en-tête illusoire : « Liberté, égalité ». Puis, « Armée d'Italie », cela, réel. En 1797, Gabriel Allart était « préposé aux contributions, finances et confiscations de Vicence et son arrondissement »; il ajoute — on verra pourquoi — « et artiste tragique de Vicence ». Il adresse sa lettre « à François Talma, le premier de son art, à Paris». Sur l'enveloppe :« Au citoyen Talma, artiste du théâtre de la République, rue de la Loi, à Paris ». Et voici : « Te doutais-tu, mon cher ami, en 1774 ou 1775, lorsque nous répétions La Mort de César devant le grand Lamaïignère, que vers l'an III de la république française tu serais un grand acteur à Paris et moi un assez beau talent à Vicence; que ces mêmes rôles de Brutus et de César, par lesquels nous commencions notre carrière, devaient établir, fonder notre haute réputation? Nous en sommes pourtant là, mon cher, que ta réputation coure l’'Europe et la micnne Vicence et son arrondissement! » Puis, Allart raconte qu'à Vicence on a fêté le 14 juillet. Une division est là, sous les ordres du général Joubert, et en fort bons termes avec la population de l'endroit. Pendant trois jours, en commémoration de la Bastille démolie, il y eut des défilés militaires, des courses à pied, à cheval, des jeux, des bals, des spectacles. Et puis, on a donné La Mort de César.