Trois amies de Chateaubriand

260 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND |

quand Bulwer Lytton dut retourner en Angleterre, Hortense l'y accompagna. De Londres, elle envoya au journal Le Temps des lettres et, ma foi, relatives au bill de réforme. Elle était très intelligente; et elle dépendait volontiers des personnes qu’elle aimait. Du moment qu’elle aimait un député britannique, son œuvre devait s’en ressentir. Comme elle aima beaucoup de gens, son œuvre n’a pas d’umité.

Puis, elle publia un roman, Sextus ou le Romain des Maremmes. Elle l'avait commencé à Rome : aussi s'agissait-il d’un Romain. Seulement, elle le termina en Angleterre : aussi la seconde partie du roman trahit-elle l'influence des idées anglaises.

Et puis, elle publia un deuxième roman, L’Indienne : « on assistait au spectacle de la réforme parlementaire en Angleterre ». C’était, ce roman, bien entendu, — l’histoire d’Hortense et de Bulwer Lytton. L’amant disait à sa maîtresse ceci, qui est une chose excellente : « Croyez que je vous aime plus que jamais; vous verrez ma tendresse dans tout le cours de ma vie; mais, ce soir, je ne puis m'empêcher de parler à la Chambre!.. »

Aïnsi, Henry Bulwer Lytton aimait Hortense bien assez pour aller passer quelques jours avec elle au bord de la mer, mais non point assez pour lui sacrifier son éloquence politique. Elle ne se plaignait pas : ce n’était pas sa nature. Et, comme elle aimait les grands hommes, elle ne désirait pas de voir

4. Voir l'Appendice (M). ee x