Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

400 APPENDICE.

cortège de Bonaparte le jour où, au lieu d’être simplement un coquin, il lui a plu d’être, comme dit... unssicré coquin. Quand arrivèrent tous les grands officiers et maréchaux à cheval, un de la troupe dit : « C'est bien beau; voilà de la nouvelle noblesse qui vaut bien mieux que l'ancienne. » Un autre dit: « Oui, c'est de la noblesse, et on rétablira les armoiries après le sacre. » Ce Vigée dit tout haut : « Cela sera fort aisé à faire; ces messieurs meltront dans leurs armes l'enseigne qu’ils avaient sur leur boutique. » Cela a été dénoncé le jour même à Bonaparte qui, furieux, ordonna qu'il fût envoyé au cachot à Rochefort, pour aller en Guyane. Il fut averti par Limodin et s’est caché. Enfin on à obtenu sa grâce; il lui en coûte 16,000 francs, mais il ne les a pas. Tous ses amis se sont boursillés. On a tâché d’étouffer l’affaire, et bien on a fait, car Bonaparte, avant de pardonner, à constaté que cela n'avait pas couru. « Si cela eût été répété dans un seul café, dit Bonaparte à sa femme, il l'aurait payé de sa tête. »

Ce qui le rend furieusement colère, c'est qu'il n’a pas d'argent; la pénurie est à l'excès. C’est inconcevable, et ses dépenses sont horribles. Calcul approximatif fait, le sacre coûtera neuf miilions de dépense, sans compter les diamants, parce qu'on les avait encore des dépouilles d'Italie.

C'est ce qui fait que ..... entre en colère quand il voit que l’on croit à la paix. Il ne la peut pas faire quand il le voudrait, à moins que les rois ne lui paient chacun des subsides, comme l'Espagne et le Portugal. Il va demander un impôt au Corps législatif, mais il est dans l’effroi, non de l'obtenir, mais de le faire payer, et, avec cela, il donne à pleines mains à tout ce qui lui fait peur et qu'il veut gagner quand il n'ose s'en défaire. Bernadotte exigea hier 700,000 livres et il les a eues ; on les lui avait promises en secret, mais c’est le secret de la comédie.

On me presse de finir. J'ai mille choses à dire que j'oublie; j'en suis désespérée, mais prenez patience, avant