Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits
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Texte du Moniteur
Messieurs, ne faisons pas ce sophisme trop commun, de supposer dans un renouvellement de choses, tous les vices naissant de l’ancien régime, et de croire nécessaires, dans l’état deforce et de santé, les mêmes mesures, les mêmes préservatifs que dans l'état de faiblesse et de maladie. En créant de meilleures lois, en instituant une éducation vraiment nationale, en rappelant partout l'égalité, en rendant l’estime publique nécessaire, que ne faisons-nous pas pour les bonnes mœurs, et pour en inspirer le goût au jeune âge?
Tout est lié dans l’état civil; si on voit la jeunesse se COTTOmMpre, c'est que les sources de corruption lui sont ouvertes; le fils privilégié n'est-il pas toujours séduit le premier, et il l’éviterait si la perspective d’une fortune brillante ne s’ouvrait devant lui; mais trop souvent cette perspective appelle de bonne heure les faux amis, elle provoque les offres des avides séducteurs, des éomplaisants mercenaires ; établissez l'égalité dans les familles, vous écartez le piége, vous attaquez le désordre dans les premiers ferments qui l’excitent: prévenir le mal, cest mieux faire qu'y remédier.
Mais, dira-t-on encore, les pères ne pourront-ils pas échapper également à l'intention dela loi par des dons arbitraires faits de leur vivant aux objets de leur prédilection. Messieurs , quand la loi a tout fait pour le bon ordre, on ne peut pas S'en
Brouillon de Reybaz
Messieurs, ne faisons pas ce sophisme trop commun de supposer dans unenouvellement de choses tous les vices existant sous l’ancien régime et de croire nécessaires dans l’état de force et de santé les mêmes mesures, Les mêmes préservatifs que dans l'état de faiblesse et de maladie. En créant de meilleures lois, en instituant une meilleure éducation publique, en rappelant l'égalité dans les familles, quene faisons-nous pas pour les bonnes
mœurs et pour la sagesse du jeune âge?
Tout est lié dans l'état civil. Si l’on voit la jeunesse se Corrompre, c'est que les sources de corruption lui sont ouvertes. Le riche héritier n’est pas toujours séduit le premier par des espérances de fortune. Souvent cette perspective appelle les faux amis, elle provoque les offres des avides séducteurs, des complaisances mercenaires. Etablissez l'égalité, vous supprimez un piége dangereux, vous attaquez le désordre dans les premiers ferments qui l’excitent, vous prévenez le mal, c'est mieux faire qu'y remédier.
Eh! dira-t-on encore, les pères ne pourront-ils pas échapper également à l'intention de la loi par des dons arbitraires faits de leur vivant aux objets de leur prédilection ? Messieurs, quand la loi a tout fait pour le bon ordre, on ne peut s’en prendre à