Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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jeunesse qu’il reprend dès qu’il aborde les questions de politique extérieure.

Gentz et d'Hauterive sont aussi d'accord en principe sur la façon d'établir le droit public. Ils se rendent compte l’un et l’autre qu’il ne saurait s’agir ici d'un Tribunal suprême, au même sens qu’à l’intérieur des Etats, parce qu’il manquerait toujours à ce Tribunal les moyens nécessaires pour assurer la sanction de ses jugements. Puisque le droit ne peut se passer de la force, il faudra mettre la force au service du droit.

Cela revient à établir un système de forces qui permettent l'existence d’un droit international, et même le favorisent. Seule la constitution d’un équilibre empêchera les abus et les excès. Gentz et d'Hauterive s'étendent sur tous ces points. Il est vrai que d’'Hauterive a quelquefois l’air de croire que l'équilibre résulte du droit public‘, alors que pour Gentz c’est le droit public qui résulte de l’équilibre. L'équilibre n’est qu’un moyen, mais c’est le seul moyen de faire régner la justice entre les Etats. D'Hauterive consacre plusieurs pages à décrire les

1. D'Hauterive. Op. cit., p. 50-31: «et des bornes que le droit public assigne à ces prétentions résulte l'équilibre général ». Le droit public seraït ici le moyen, et l'équilibre la fin. Mais ül ne faut pas attacher trop d'importance à cette facon de s’exprimer chez d'Hauterive, où l'on chercheraïit en vain la précision de langage qu’il y a chez Gentz.