Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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de ses nombreuses dettes, le séjour de Berlin lui

était devenu intolérable.

Les circonstances extérieures de ce passage de Berlin à Vienne ont été suffisamment décrites en détail pour que nous n’ayons pas à y revenir. Ce qui nous intéresse surtout ici, c’est la raison interne du départ de Gentz. Elle consiste, croyons-nous, en ce qu’il était devenu entièrement étranger à son milieu, à ses occupations. Par sa Réfutation de d’Hauterive, le fonctionnaire du General-Direktorium s'était spécialisé dans les ouvrages de caractère diplomatique. Il sentait bien qu’une certaine compétence lui manquait pour traiter de tels sujets. Aussi éprouve-t-il le besoin, dans ce premier essai, de déterminer son rôle d'écrivain. Il distingue un art diplomatique qui a trait aux personnes, aux circonstances changeantes, et qui est un privilège des hommes du métier, et une science diplomatique qui

_à trait aux choses, à ce que Gentz appelle la « partie réelle» de la diplomatie, par opposition à la «partie personnelle». Eclairer les diplomates et

driesslichkeiten mit der Zensur, die mich nôtigt, viele Stellen in meiner Schrift gegen Hauterive zu streichen oder abzuändern.»

1. Voir le livre de Bailleu, cité dans la Bibliographie, et Fournier : Historische Studien und Skizzen. Zweite Reihe. Wien und Leipzig 1908, dans la série d’études intitulée Beifräge zw einer Gentz Biographie : I. Gentsens Uebertritt von Berlin nach Wien, p. 113-199.